Gerty Marie Bernadette Archimède est née le 26 avril 1909 à Morne-à-l’Eau (Guadeloupe) et mourut à Basse-Terre où elle a été élue maire.
Inscrite en 1939 au Barreau de la Guadeloupe, elle fut la toute première avocate noire en France. Elle fut aussi la première députée de l’Île et l’une des deux premières femmes afro-descendante à intégrer l’Assemblée Nationale avec Eugénie Tell-Éboué.
Elle y siégeait en tant que membre du Parti Communiste entre le 10 novembre 1946 et le 17 avril 1951 et représentait ce même parti pour de nombreuses conférences dans le monde à partir de 1948, date à laquelle elle adhère formellement au Parti.
Elle réintégrera ensuite le Barreau de Guadeloupe en 1952, occupera un poste de maire adjointe de Basse-Terre à partir de 1953, le maire étant Élie Chauferein qu’elle remplacera jusqu’en 1956.
Ses engagements communistes étaient mêlés au féminisme et à la lutte anti-coloniale (elle appliquait un féminisme intersectionnel en France bien longtemps avant sa conceptualisation et l’invention du terme en somme), ce qui la mènera :
- à la création en 1953 de la fédération guadeloupéenne de l’Union des Femmes Françaises qui sera renommé « Union des Femmes Guadeloupéennes » sous son impulsion ;
- à militer pour l’obtention de la sécurité sociale et du droit à la retraite pour les femmes de Guadeloupe ainsi que pour une égalité réelle des droits entre les Caraïbes et le continent ;
- mais aussi, au sein de son métier d’avocate, à sa spécialisation dans la défense de travailleur-euses et de précaires humiliés ;
- à la défense active d’Angela Davis et de ses camarades.
En effet, elle accueillit et défendit cette dernière alors qu’elle était bloquée en Guadeloupe en août 1969 et qu’elle était menacée de prison pour son militantisme communiste et anti-colonial mais plus concrètement à cause de livres cubains sur le marxisme que les camarades Portoricains d’Angela Davis avaient dans leurs bagages.
Cette rencontre fit l’objet d’une pièce de théâtre écrite par Alain Foix, neveu de Gerty Archimède : « Pas de prison pour le vent ».
Gerty Archimède fut aussi quelques temps après cette rencontre l’organisatrice des comités français de soutien à l’activiste alors recherchée par le FBI et condamnée à mort par les tribunaux californiens pour meurtre, conspiration et kidnapping.
Sa dernière apparition publique s’est produite les 17 et 18 mai 1980 au 7ème Congrès du Parti Communiste Guadeloupéen qu’elle présidait.
C’est 3 mois plus tard qu’elle mourait brutalement dans sa maison de Basse-Terre qui fut labellisé « Maison des Illustres » en 1984 par le Ministère de la culture et changée en musée à la mémoire de cette grande femme alors que sa maison natale fut détruite, au grand regret des habitants de Morne-à-l’Eau.
Le 13 décembre 2002, un bronze à son effigie fut posé à Basse-Terre, sur le Boulevard Maritime, une rue du XIIème arrondissement de Paris porte son nom, tout comme une place au centre de Morne-à-l’Eau au milieu duquel un buste fut installé.
Sources :
Africultures (Fiche spectacle : « Pas de prison pour le vent »)
Wikipedia
L’Union des Femmes de la Martinique
Une Autre Histoire (Pages de Gerty Archimède et d’Angela Davis)
Focus-FWI (En Guadeloupe, osons-nous le féminisme ?)
Guadeloupe.net
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