AFROFEM TOUR MADRID NOVEMBRE 2019
Le 15 novembre dernier, Mwasi retrouve les collectifs Afrofeministas, Mapa 12N, Migrantes Transgresores, Kwanzaa et Sindicato de Manteros au Matadero, centre culturel situé au sud de Madrid près du fleuve Manzanares pour le festival Quilombo Nimba. Le festival est construit par et pour les solidarités noires et queers du continent et des diasporas. Il s’agissait d’un espace d’union des corps et des esprits qui avait pour objectif d’approfondir et d’enrichir nos pratiques de résistance et de soin dans un contexte de renforcement de l’extrême droite lors des élections générale du 10 novembre en Espagne.
Vendredi, nous menions un atelier visant à explorer nos perceptions des esthétiques noires et queer. Quels sont les différents processus d’identification aux étiquettes Femme, Butch ? Comment évoluent-ils d’une génération et d’une personne à une autre ?
La soirée s’est terminée autour d’une multitude de performances, dont celle d’Ahmed la Sudanaise, performeuse et d’Artemisa Senmedo, poétesse antiraciste, membre du collectif Afrogalegas. Des artistes multi-format qui utilisent à la fois la poésie performée, la danse, les percussions et le chant pour créer une narration autour des identités afroqueer.
Le lendemain, nous nous retrouvions dès 10h du matin pour participer au cours « Corps en Mouvements » de Marina Santo, professeure de danse formée en danse contemporaine. Le but de Marina Santo était d’établir une relation entre corps noirs à l’opposé des violences des contacts physiques du quotidien.
Après avoir étanché notre soif, nous nous sommes rassemblé-e-s autour de Remei Sipi Mayo, écrivaine, éditrice, commissaire d’exposition et spécialiste des questions de genre, afin de discuter des problématiques spécifiques à la résistance dans la diaspora.
Le reste de l’après-midi, l’enjeu résidait dans notre expérience des dissidences sexuelles afro-diasporiques. Une ode aux corps trans noirs qui a précédé un panel de discussion autour du fonctionnement de la suprématie blanche, du patriarcat et du capitalisme.
La talentueuse comédienne et metteuse en scène Silvia Albert Sopale a conclu cette seconde journée avec sa pièce, No es pais para negras. Une satyre sur les formes que prend le racisme tout au long de la vie des femmes noires, à l’école, au travail, dans la rue et en famille. Pendant 2h30, la puissance de la performance de Silvia Albert Sopale a catalisé toute l’énergie que nous avions échangée en 48h et nous a donné la force nécessaire pour participer à la marche antiraciste du lendemain.
A 14h dimanche après-midi, nous nous retrouvions une dernière fois au Matadero pour un atelier qui situait les différentes luttes des femmes noires en Europe avec une attention particulière prêtée au Portugal et à la Suisse.
Pancartes dans une main, parapluies dans l’autre, nous avons ensuite rejoins les milliers de manifestant-e-s dans les cortèges de la marche antiraciste annuelle. Les regards éperdus des passants se mélangeaient à l’éclat de nos voix dans la pluie madrilène. La soirée s’est poursuivi autour d’un ball intitulé Dont hit a la Negra ; Célébration des identités afroqueer que l’artiste afrospaniard Megane Mercury a su exprimer avec authenticité.
Le son du weekend : https://www.youtube.com/watch?v=PqmLPeL8aj4
Trois jours dont l’intensité n’a d’égale que la richesse des échanges.
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